lundi 29 août 2016

Marie chasse le Pokemon



Je suis la « matante cool » d'une adorable gamine de 8 ans (et demi! - elle vient d'ailleurs de célébrer sa « demi-fête »), que je surnomme affectueusement « Gripette ». Avant de crier au scandale, sachez que dans ma famille, le terme « gripette » est dénué de toute connotation négative. Chez- nous, une gripette est une petite tannante rigolote et sympa. Le surnom est parfois agrémenté d'une épithète de circonstance, comme «Gripette au poivre», ou « Gripette à roulettes », ce qui la faisait bien rigoler à 3 ans.

Un peu moins maintenant, hélas!

Gripette, donc, n'ayant plus de camp de jour en cette veille de rentrée scolaire, se faisait garder à plein temps chez sa grand-mère pour la semaine. Grand-maman (à son grand dam) ayant passé l'âge de gambader, fut donc emballée de recevoir l'aide de sa grande fille (moi) pour tenter de détourner la gamine des écrans télé ou d'ordinateur.

Enfant de son temps, Gripette semble être née avec une manette de télé ou de jeux, ou une souris d'ordi greffée à la main. Évidemment, si on lui donne le choix, c'est toujours l'écran qui gagnera, au détriment du ballon ou des balançoires. Il faut donc user de persuasion pour la faire sortir au grand air.

On fait quoi pour les faire sortir?


Cet été, une aide inattendue est venue de la compagnie Niantic, une filiale de Google. Pour le plus grand plaisir nostalgique des milléniaux (Qui ça? Par ici pour une définition), la chasse aux Pokemon s'est ouverte.

Hein? Quessé ça un Pokemon? C'est la contraction des termes anglais « Poket » et « Monster ». D'abord un jeu de la compagnie Nintendo, créé au milieu des années '90, la franchise s'est développée sous forme de dessins animés, de mangas (bande dessinée japonaise), et de cartes à collectionner. Cette franchise a fait fureur auprès des enfants et adolescents au cours des années '90. Les Pokemon ont également envahi le grand écran avec la sortie d'un film en 1999. Au cours des années 2000, plusieurs versions du jeu ont été développées.

C'est en juillet 2016 que la franchise de jeux Pokemon a joint les rangs des jeux en réalité augmentée. D'abord lancé officiellement en Australie, en Nouvelle-Zélande, et aux États-Unis au début juillet, le jeu a suscité un tel intérêt que des utilisateurs canadiens, impatients, ont trouvé le moyen de télécharger illégalement l'application avant son lancement au Canada à la mi-juillet.

La réalité augmentée « désigne les systèmes informatiques qui rendent possible la superposition d'un modèle virtuel 2D ou 3D à la perception que nous avons naturellement de la réalité, et ceci en temps réel. Elle désigne les différentes méthodes qui permettent d'incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d'images. » (Wikipédia)

En gros, le jeu Pokemon Go permet donc d'apercevoir, à travers l'écran de son appareil mobile diverses bestioles qui semblent se matérialiser, et que l'on peut capturer en leur lançant une sorte de balle (pokéballe). Le principe derrière tout cela, est que l'application se sert du signal de localisation de l'appareil mobile pour reproduire les principales voies publiques (à l'aide de Google Maps), et ainsi vous suivre, afin que votre avatar évolue dans un environnement virtuel le plus près possible de la réalité. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Dans l'univers Pokemon, les animaux « réels » sont pratiquement inexistants. La faune de ce monde est composée de créatures, qui vivent en harmonie avec les humains, et qui sont dotés d'aptitudes surnaturelles, comme le pouvoir de cracher du feu, ou générer de l'électricité. Pour en savoir plus sur le monde des Pokemon, c'est ici.


Comment ça se joue?

Lorsque j'ai annoncé à Gripette que nous allions chasser le Pokemon, je suis passée du statut de « matante cool » à celui de « matante méga cool ». Évidemment, la gamine savait de quoi il s'agissait, et elle était prête à parcourir des kilomètres, si nécessaire, pour tous les capturer. Car il s'agit d'un jeu qui force l'activité. Il n'est pas possible d'atteindre le but ultime, soit la capture de tous les Pokemon, en restant immobile.

Force est d'admettre que Niantic a réussi un coup de maître en proposant ce jeu qui entraîne ses utilisateurs à l'extérieur, et à les forcer à s'adonner à une certaine activité physique.

La première étape consiste à télécharger dans votre téléphone intelligent l'application Pokemon Go, disponible dans Apple Store ou dans Google Play. Une fois l'application ouverte, vous devez vous créer un avatar dresseur de Pokemon. C'est cet avatar que vous verrez se promener sur votre écran à mesure que vous avancez.

Assurez-vous d'avoir un bon forfait de données cellulaires sur votre appareil portable, car sinon, à moins d'avoir constamment accès à des bornes WiFi à proximité. vous ne pourrez pas jouer; il n'est pas possible de jouer hors connexion.

Le but est de capturer le plus de Pokemon possible. Lorsque vous apercevez une créature à proximité, vous devez l'atteindre en lui lançant une pokéballe. Attention, cela peut en prendre plus qu'une pour réussir. Et si cela vous prend trop de temps, la bestiole peut disparaître! La créature ainsi capturée s'inscrit dans une sorte de catalogue (le pokedex), ce qui vous permet en tout temps de suivre l'évolution de votre tableau de chasse.

Par la suite, à mesure que vous atteignez les niveaux supérieurs (au fur et à mesure que votre liste de Pokemon capturés s'allonge), vous pouvez affronter d'autres dresseurs et leurs créatures dans une arène virtuelle. Je vous conseille fortement de consulter les informations sur le jeu avant de commencer à jouer, ce que je n'avais pas fait. Ainsi j'aurais pu savoir plus tôt quoi faire pour refaire le plein de pokéballes dans l'un des nombreux pokestops se trouvant sur mon chemin. Ça m'apprendra!

Évidemment, les Pokemons apparaissent plus fréquemment aux endroits où se trouvent plusieurs joueurs. Dans notre campagne, Gripette et moi n'avons aperçu aucun Pokemon, et ce, après presque 2 kilomètres de déambulation. Un ami qui habite la campagne finlandaise m'a confirmé qu'il en était de même pour lui aussi.

Par contre, le soir même autour d'un feu de camp en compagnie de mes nièces et certains de leurs amis (la plupart joueurs eux aussi), nous avons eu la surprise d'en voir apparaître. Au même moment, nos téléphones ont vibré pour nous notifier la présence de 3 créatures. La pauvre Gripette, rentrée chez elle, aura manqué leur capture.

Et puis, c'est le fun comme jeu?

Honnêtement oui. Ma seule réserve est que ça bouffe des données, et du jus de batterie, ces fichues bestioles. Par contre, si on s'assure de bien respecter les règles de bienséance (ne pas envahir les propriétés privées), et de sécurité (regarder où l'on va, respecter les règlements de la circulation, et surtout ne pas jouer en conduisant), c'est une occasion ludique de bouger en marchant, mais aussi de découvrir certains attraits de son quartier. En effet, plusieurs pokestops sont situés près de monuments, ou attraits architecturaux.

Évidemment, comme c'est souvent le cas pour toute nouveauté en matière de jeu virtuel, certaines situations insolites se sont produites (ici) et de malheureux incidents sont survenus.

Est-ce que les Pokemon sont là pour rester? Selon certains observateurs, la tendance est à l'essoufflement. Après un sommet atteint vers le 20 juillet 2016, le nombre d'utilisateurs quotidiens de l'application diminue constamment depuis. En fait, tout dépendra de son évolution (s'il y en a une). C'est à suivre.

Sur ce, je pense que je vais aller prendre une petite marche en attendant; tout à coup que j'attraperais un Pikachu...