Bon bien,
puisque la fin du monde n’a (manifestement) pas eu lieu, voici la suite de mes
aventures. À défaut d’un conte de Noël, je vous propose un conte technologique.
Dans l’épisode précédent, je m’étais finalement rangée aux (pas si) subtiles
allusions et arguments de mon papa qui, en plus, m’avait donné des sous à Noël
pour embrasser la technologie cellulaire.
J’avais donc flanché.
Je dis Noël,
mais dans ma famille, nous échangeons nos cadeaux au Jour de l’An. « Quelle
importance? », me demanderez-vous. C’est que je me suis présentée dans les
boutiques, non pas au Boxing Day, mais plutôt un 2 janvier. J’ai donc entendu
maintes fois durant mon périple: « Madame, vous auriez dû venir au Boxing
Day, on avait un gros spécial sur ce modèle-là! » ou encore : « Il ne m’en
reste plus, je les ai tous vendus la semaine dernière! Mais je peux vous le
commander, ça va prendre 1 semaine. »
Euh…non.
Je suis
finalement tombée sur un vendeur assez sympathique qui n’a pas levé les yeux au
ciel, ou lâché un pas si subtil soupir d’exaspération, lorsque je lui ai
mentionné que ce serait mon premier téléphone cellulaire, et surtout, que je
n’y connaissais rien.
Je préfère
généralement avertir les vendeurs de mon ignorance, que j’exagère parfois, car
cela me permet de tester la confiance que je peux leur accorder. S’ils me perdent
dans une masse de caractéristiques techniques, sans s’assurer que je comprends
ce qu’ils disent, sans s’assurer que ces détails sont essentiels à
l’utilisation que j’ai l’intention de faire de l’appareil que je souhaite
acheter, je me méfie. Surtout s’ils continuent malgré que je les avertisse
gentiment.
« Je vais y
penser », que je leur dis alors.
Mais ce
vendeur-là n’a pas bronché lorsque je lui ai répondu : «Téléphoner. » La
question était : « Qu’avez-vous l’intention de faire avec votre téléphone?
» Bon point pour lui. Après s’être toutefois assuré que je n’avais
effectivement pas l’intention de naviguer sur Internet, il a alors indiqué qu’on
laisserait tomber les téléphones intelligents. « C’est en plein ça, je voudrais
un téléphone niaiseux », que je lui dis. Il a ri. Deuxième bon point pour lui.
Je l’ai bien
aimé ce téléphone. Je pense même parfois à lui avec nostalgie, comme à un
premier amour (Marie, laisse tomber la ponce au gin!). Il tenait bien dans ma
petite main, son écran était d’un bon format, son clavier juste assez sensible.
Ciel! Que j’en ai passé du temps à texter en appuyant 2, 3, 4 fois sur les touches pour avoir la
bonne lettre, et recommencer parce que je me trompais en voulant aller trop
vite. Ah! Le temps où ça prenait 2 minutes à texter « Où es-tu? »
Il a fait
honorablement son travail, mon téléphone niaiseux. Grâce à lui, j’ai pu avertir
mon papa à quelques reprises que je serais en retard, et j’ai même une fois appelé
mes parents, et ma meilleure amie pour son anniversaire, du haut d’un mont sur
une des Îles-de-la-Madeleine.
J’ai
toutefois dû m’en séparer avec tristesse alors que je m’apprêtais à partir à la
découverte de Paris avec un ami au printemps 2012. Comme nous n’avions pas l’intention
de faire les siamois, et de déambuler chacun de notre côté, il nous fallait un
moyen de communication que l’on pouvait utiliser outre-mer. Me voilà donc de
retour en boutique pour m’informer si je pouvais amener mon niaiseux avec moi. La
vendeuse, tout aussi sympathique que le premier vendeur, fut très empathique à
ma douleur lorsqu’elle m’annonça que mon modèle était trop désuet pour l’ajout
d’une carte SIM qui me permettrait de communiquer « dans les Europes » sur les
réseaux locaux. Soupir!
Je vous
rappelle que j’étais à la course, car je devais quitter quelques jours plus
tard pour la Ville-Lumière. Il y avait un spécial sur des modèles de l’année d’avant
qui n’avaient pas été écoulés lors du Boxing Day (avec raison, je dois avouer…).
J’ai donc commis quelques erreurs en raison de ma hâte; je n’ai pas acheté le
modèle qui me convenait.
Je n’insisterai
jamais assez sur l’importance de prendre son temps lorsque vient le temps de se
choisir un appareil mobile. Des détails aussi insignifiants que le confort
lorsqu’on tient l’appareil en main s’avèrent primordiaux. J’ai échappé le mien
plusieurs fois parce qu’il était juste un peu trop gros pour ma petite main.
Une chance que j’avais acheté un protecteur antichoc! À mon retour, je l’ai
changé pour un autre modèle. Avec frais, évidemment!
Cela faisait
un certain temps que je songeais à changer mon téléphone niaiseux pour un
intelligent et à évoluer avec mon temps. J’avoue que je regardais parfois avec
envie ceux qui pouvaient chercher directement sur leur téléphone, sans attendre
d’être à la maison, des informations sur Internet. Je me suis laissée
convaincre de prendre un téléphone intelligent, mais je dois dire maintenant
que je ne m’en passerais plus. Internet, courriels, Facebook, meilleur clavier
pour les textos, appareil photo potable, et même, meilleure qualité de son en
appel. J’aime mon téléphone intelligent autant, sinon plus, que mon niaiseux.
J’ai
même d’ailleurs pris un rendez-vous avec une clinique pour me le faire greffer
à la main.