mardi 8 août 2017

Crier au loup

Hey! Ça faisait un bout qu'on ne s'est pas parlé, non? Mille excuses, je plaide un manque d'inspiration.

En fait, pas tant d'inspiration comme tel, mais plutôt une interrogation continue, à savoir quel ton emprunter pour aborder ce sujet délicat.

Car il y en a des choses à dire là-dessus, et ça fait longtemps que je voulais qu'on s'en parle, surtout que c'est dans l'air du temps.

Loin de moi l'idée de faire la morale, Ou de vous faire sentir coupable, je sais que ce n'est pas toujours facile d'éviter les pièges, surtout que ça part d'une bonne intention.

C'est donc avec plein d'amour, et un souci sincère de la santé de votre vie numérique, que je vous adresse, chers amis et membres de ma famille, cette demande :

De grâce, arrêtez de partager sur Facebook qu'une fillette de 3 ans a été enlevée à St-Georges de Beauce!

Je vous le dis avec plein d'amour, c'est un faux message, un canular!

Entoucas, si c'est vrai, la petite n'est vraiment pas chanceuse, car juste sur mon fil Facebook, elle se fait enlever une fois par mois en moyenne depuis plusieurs années.

J'ai fait une petite recherche sur le sujet en tapant « fillette enlevée à St-Georges » dans Google, et figurez-vous donc que ce faux message circule depuis 2010 (avec quelques variations sur la couleur du véhicule, et son immatriculation)!

Pas si bénin que ça

Je comprends, ça part d'une bonne intention :  « on ne sait jamais, si ça peut aider », etc. En fait, au final, non seulement c'est complètement inutile, mais ça pollue le fil d'actualité de vos amis, et en plus, le partage répété de fausses nouvelles mine votre crédibilité. Pensez-y!

Comment éviter les pièges, alors?

En premier lieu, prenez quelques instants pour vérifier quelle est la source de cette nouvelle. Est-ce que le message contient une date précise (jour, année, heure)?

Aussi, est-ce le statut d'une personne inconnue, d'un organisme de presse crédible, ou d'un service de police? Le fait que le statut de l'individu qui est partagé fasse mention d'un service de police n'en fait pas une source crédible.

Ne vous fiez pas non plus à la personne qui a partagé cette information, même si c'est une bonne personne, et que vous lui faites confiance. Même les meilleurs se font parfois prendre!

Encore une fois, je comprends, vous voulez vraiment faire une différence en cas de réel enlèvement, ou de disparition, mais quoi faire alors?

Abonnez-vous à la page officielle du service de police de votre ville, ou celui de la Sûreté du Québec. Le service Alerte Amber possède également sa page officielle. Vous aurez alors en main une bonne source d'infos à partager.

Des outils pour éviter le partage de la fausse nouvelle

Avant de partager une nouvelle qui semble incroyable, ou trop belle pour être vraie, une simple recherche Google peut être effectuée. Souvent les premiers résultats vous indiquent qu'il s'agit d'un canular.

Il existe également des sites de vérification tels que Hoaxbuster, ou le Détecteur de rumeurs de l'Agence Science-Presse.

Également, le chroniqueur Jeff Yates, spécialiste en repérage de fausses nouvelles, a concocté une méthode toute simple qui devrait vous aider. C'est clair, concis, et c'est par ici.

Enfin, le chroniqueur François Charron publie également des mises à jour sur certaines fausses nouvelles sur son site web. Par contre, faites attention aux messages qui le citent en disant qu'il aurait confirmé telle ou telle chose à la télé ou sur son site, sans mettre de lien. Allez toujours vers la source!

S'il vous plaît, prenez le temps de réfléchir un peu avant de partager n'importe quoi. Relayer de fausses nouvelles dans vos réseaux sociaux, permet à leurs créateurs de s'enrichir grâce à la visibilité que ces partages leur rapportent, et elles finissent par faire mal paraître. Et à force de crier au faux loup, une vraie nouvelle risque de passer dans le beurre.

Allez, je vous aime quand même! ❤