samedi 26 mars 2016

Malade de techno

J'arrive tout juste d'une semaine de vacances à Cuba. Je me trouve privilégiée de m'être trouvée sur place pour ces grands moments historiques que furent la visite du président américain Obama, et le concert des Rolling Stones. Si la chaleur, le soleil et le rhum furent aussi au rendez-vous, la technouille que je suis a toutefois dû affronter de petits défis technologiques pour votre plus grand bonheur, j'en suis certaine.

Avant toute chose, il faut se rappeler qu'un régime socialiste gouverne l'île de Cuba. Sans surprise, ce gouvernement restreint beaucoup l'accès à l'information pour ses citoyens, et dans une certaine mesure, aussi à ses visiteurs. Ainsi, même si l'accès Internet s'est beaucoup amélioré depuis ma dernière visite il y a 5 ans, il reste que celui-ci est encore passablement limité.

Entre autres, certains sites, et même certaines applications restent inaccessibles. Par exemple, mon frère n'avait pas accès à ses courriels (Hotmail), alors que moi oui (Vidéotron), et ma nièce n'avait pas accès à l'application Snapchat. Par contre, Facebook a bien fonctionné pour nous, et ce, tant que nous avons pu utiliser le WiFi offert par notre hôtel. Nous devions acheter des cartes, et celles-ci nous fournissaient 1 heure d'Internet par carte. L'ennui est qu'il y a eu pénurie de ces cartes quelques jours seulement après notre arrivée.

Mon ado de nièce a trouvé cela dur, et à mon plus grand étonnement, moi aussi (un peu!).

Sauf que là, j'avais besoin de consulter mes courriels, car un ami m'avait demandé de lui rapporter une sorte de rhum, et comme j'avais oublié de noter laquelle, je lui avais écrit un courriel la veille pour lui demander de me rafraîchir la mémoire. Que faire?

La plupart des compagnies de communications cellulaire ont des ententes avec des réseaux locaux qui permettent d'obtenir du service d'appels téléphoniques, de messagerie texte, ou de données mobiles, moyennant des frais d'itinérance. À moins d'avoir adhéré avant le départ à un forfait avec sa compagnie, l'itinérance de données s'avère onéreuse. Qui n'a pas entendu parler de ces histoires d'horreur de voyageurs ayant reçu, à leur retour, des factures de téléphonie mobile montrant des soldes dans les milliers de dollars?

Dans plusieurs pays, il est possible de vous procurer une carte SIM locale, pour remplacer celle de votre téléphone durant votre séjour. Ces cartes SIM locales vous permettent d'avoir accès à des minutes de téléphone, à des textos en nombre limité, ainsi qu'à des données mobiles. Le prix de ces cartes SIM varie en fonction des services que vous prévoyez utiliser. Vous devez toutefois vous assurer que votre téléphone soit « débloqué ». Pour ce faire, je vous conseille de contacter votre compagnie au moins quelques semaines avant votre départ.

Dans mon cas, il ne m'était pas possible de me procurer de carte SIM locale à Cuba. Par contre, ma compagnie de cellulaire m'avait avisée des prix des services en itinérance par texto à mon arrivée sur place (grâce à la géolocalisation de mon appareil, je présume). Les prix varient en fonction de l'endroit où vous vous trouvez, et des termes de l'entente que votre compagnie a négociés avec le pays en question.

Le prix à payer pour consulter UN courriel en itinérance? Près de 8 dollars seront ajoutés à ma prochaine facture! Je suis encore à réfléchir si je n'ajouterai pas ce montant à celui de la bouteille de rhum que je facturerai à mon ami...

Bon conseil : si vous n'avez pas de forfait de données en itinérance, ou de carte SIM locale pour votre voyage, assurez-vous que votre appareil mobile soit toujours en « mode avion ». Ainsi, vous ne risquez pas d'avoir de mauvaise surprise à votre retour. Aussi, assurez-vous de désactiver les mises à jour automatiques, ou à tout le moins de les limiter aux environnements WiFi.

Malade, moi?

Eh non, je n'ai pas souffert de « turista »! Par contre, je dois reconnaître avoir ressenti un petit malaise face à la perspective d'être déconnectée pour un nombre de jours indéterminé en raison de la pénurie de cartes Internet à mon hôtel. Cela voulait donc dire entre autres que je ne pourrais pas consulter Facebook, ou poster immédiatement de statut, ni de publier mes plus belles photos sur Instagram. Je dois avouer m'être présentée à la réception de l'hôtel à quelques reprises pour m'enquérir s'ils avaient reçu des cartes Internet. Après une couple de jours de réponses négatives, j'ai abdiqué, et je n'y suis pas retourné du reste de mon séjour. Il me semble que j'ai passé le reste de mes vacances plus calme. Après tout, mon monde ne s'écroulerait pas en mon absence! J'avais donc passé avec succès une certaine période de sevrage.

Chaque grande période historique a connu ses grand maux, et la nôtre n'y échappe pas. Depuis quelques années, une nouvelle dépendance est reconnue, et fait l'objet de développement de nouveaux traitements : la mobidépendance. Êtes-vous capable de vous passer de votre téléphone mobile pendant plus d'un jour? Êtes-vous à l'aise à l'idée de séjourner dans un endroit où vous n'aurez pas de réception cellulaire, ou sans accès Internet? Si vous avez répondu « non » à l'une ou l'autre de ces question, et si en plus il vous arrive de parfois être persuadé que votre appareil mobile a vibré, ou émis un son de notification alors que ce n'était pas le cas, vous pourriez peut-être en être atteint.

Cela peut se comprendre : comme nous sommes de plus en plus nombreux à posséder un appareil mobile, et que celui-ci prend de plus en plus de place dans notre vie quotidienne, cette dépendance peut s'expliquer. Évidemment, les branchés n'ont pas tous le même degré de dépendance.

Cependant, comme pour toute addiction, lorsque l'hyperbranchitude engendre une anxiété malsaine, qu'elle a des effets sur la vie professionnelle, et qu'elle affecte la vie personnelle, il y a lieu de se demander si une cure de sevrage technologique ne serait pas de mise.

Cela dit, il n'y a pas lieu de paniquer si vous vous sentez anxieux loin de votre appareil mobile; les cas extrêmes de dépendance techno sont quand même rares. Par contre, effectuer une prise de conscience, sur la place que la technologie prend dans sa vie, peut s'avérer sain. J'envisage même de prendre périodiquement des pauses de réseaux sociaux, et d'ignorer de temps à autres mes notifications de courriels ou d'applications mobiles. Et pourquoi ne pas élaborer un « plan B » en cas de panne ou de perte de mon appareil mobile?

On parlera alors de vraies vacances. Hasta luego!


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